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Lettre

Lettre sur le budget de la culture 2026

aux présidents des groupes politiques et aux porte-parole de la politique culturelle

Mesdames et Messieurs

Après un débat sur le budget de la culture au sein du Conseil consultatif de la culture, le comité se tourne avec impatience et une grande inquiétude vers les prochaines discussions budgétaires. Après une préparation intensive d'un groupe de travail et une décision unanime, le conseil consultatif formule cette lettre à votre attention en tant que décideurs sur les modifications urgentes à apporter au budget de la culture pour 2026.

Avec la présentation du projet de budget, nous avons devant nous le troisième budget de réduction consécutif et nous entamons le troisième débat sur les nécessités pour la culture à Wiesbaden. Ce dont la culture a au moins besoin n'a pas encore été pris en compte, surtout à une époque où les valeurs nominales et réelles divergent fortement.

La part des dépenses culturelles dans le budget total diminue

La part des dépenses culturelles dans le budget total ne cesse de diminuer depuis trois ans, alors que les recettes de la ville augmentent. La collecte de données dans le domaine de la culture montre que la part initiale de 3,6% (2023) est passée à 3,19% (2024) puis à 2,99% (2025). Avec le projet de budget présenté, la part des dépenses culturelles diminue à nouveau - et donc la pondération politique de la culture - pour atteindre environ 2,8 % (2026).

Ce qui est visible à grande échelle l'est aussi à petite échelle. Quelques exemples montrent que le financement prévu ou l'absence d'augmentation entraîne de graves problèmes.

Planification du développement culturel - de 1.000.000 euros à 50.000 euros

Le plan de développement culturel de Wiesbaden a été lancé en 2020 avec un large soutien politique et de la société civile, afin de préparer le paysage culturel de Wiesbaden à l'avenir et de prévoir des perspectives de développement. Comme le montre la mise à jour du plan de développement culturel 2025, de nombreux projets ont pu être réalisés ou lancés. Le budget de départ de plus de 1.000.000 d'euros prévu pour ces réalisations dans le double budget 2022/23 n'est plus qu'une fraction de 50.000 euros dans le projet de budget pour 2026. L'idée du plan de développement culturel, qui consiste à poser des garde-fous dans le discours politique sur la culture entre la politique, l'administration et les acteurs culturels, à les pérenniser et à les développer, n'est donc plus possible.

Fonds libres pour les projets - de 500.000 euros à 80.000 euros

Le budget alloué aux projets par l'Office de la culture est à nouveau en baisse. Cette coupe sombre concerne tous les acteurs qui ne bénéficient pas d'un soutien institutionnel et constitue avant tout un indicateur de la possibilité et de la réalisation de projets artistiques et culturels nouveaux et innovants, en particulier pour les jeunes créateurs. Les fonds alloués aux projets indépendants diminuent à nouveau dans ce budget, passant de 500.000 euros à l'origine à la taille absurde de 80.000 euros.

Soutien institutionnel aux organismes d'utilité publique

Les besoins qui résultent de l'augmentation des coûts dans la scène indépendante sont recensés avant chaque nouveau budget dans les "demandes de soutien institutionnel" et évalués par le service culturel. En général, cela implique déjà une forte réduction du montant des demandes. Une mesure issue de la mise en œuvre du plan de développement culturel est la mise en place d'une procédure de jury afin d'obtenir des recommandations objectives sur le montant des subventions institutionnelles. En 2021, une décision positive a été prise par l'assemblée municipale concernant un projet de magistrat. La mise en œuvre des recommandations qui en découlent est donc logiquement le minimum requis pour parvenir à une égalité de traitement en matière de subventions culturelles publiques.

Depuis l'adoption de cette procédure, qui a été appliquée pour la première fois pour les délibérations du budget 2024, ces recommandations n'ont toutefois pas été suivies - à l'exception de l'année dernière, où 80 % des recommandations ont été mises en œuvre par la décision budgétaire de l'assemblée municipale.

Le soutien à la culture a lui aussi besoin de dynamisation et de prévisibilité

La recommandation de dynamiser les subventions en fonction de l'indice des prix et d'instaurer une période d'aide de quatre ans faisait également partie de ce projet. La dynamisation et la prolongation de la période de subvention n'ont pas été mises en œuvre.

La mise à jour de ce domaine des dépenses culturelles sur la base de 2025, présentée dans le nouveau projet de budget pour 2026, peut être considérée à première vue comme un succès. Mais pour les bénéficiaires des subventions - si l'on considère les augmentations générales massives des prix dans les frais d'exploitation (coûts de l'énergie, loyers, etc.), l'augmentation du salaire minimum et les transferts qui en découlent dans le domaine des frais de personnel, les augmentations générales des frais de personnel qui touchent également les organismes indépendants - il s'agit en fait d'une réduction massive. Depuis 2020, l'indice des prix à la consommation de la Hesse a augmenté d'au moins 22,2 points de pourcentage (situation : juillet 2025). Il est impossible de prévoir combien de temps les institutions culturelles pourront encore suivre cette évolution.

Inégalité de traitement des bénéficiaires de subventions institutionnelles

Cela nous amène à un autre point qui révèle un déséquilibre dans l'approche des dépenses culturelles : L'inégalité de traitement de la culture sous l'égide des pouvoirs publics par rapport aux organismes culturels d'utilité publique.

Le théâtre national de Hesse à Wiesbaden est traité ici à titre d'exemple - parce qu'il est publié dans des modèles propres : Ainsi, rien que pour les années 2024 et 2025, une subvention de 636 900 euros a été accordée au Staatstheater pour compenser les augmentations de tarifs[1] pour la part de la ville dans les augmentations des frais de personnel, en plus du poste inscrit au budget. Pour l'année 2026, 735.290 euros supplémentaires figurent dans les "autres besoins" du projet de budget.

Personne ne contestera le bien-fondé des augmentations de salaire. Il s'agit ici de présenter les conséquences de cet "automatisme" : Sans une augmentation du budget de la culture, tous les autres domaines du budget de la culture seront relativement réduits en conséquence. Cela concerne les institutions publiques, mais surtout les institutions indépendantes bénéficiant d'un soutien institutionnel.

Il faut absolument trouver une solution à ce problème si l'on veut que les institutions culturelles d'utilité publique survivent. En cas de simple reconduction de leurs moyens, elles ne pourront plus résister à la pression financière : Les jours de fermeture, la réduction des programmes et la diminution de la qualité jusqu'à l'abandon complet en seront la conséquence.



[1] En raison de l'engagement contractuel dans le contrat théâtral de Hesse et des contrats de travail conventionnels du théâtre national avec les collaborateurs, ces besoins supplémentaires sont généralement financés en plus par la ville et le Land. Cela est traité comme un "automatisme" impossible à résoudre, avec des conséquences importantes.

En temps voulu, de manière claire et concise

Cette situation ne fera que s'aggraver avec chaque nouveau grand projet culturel nécessitant des investissements et des coûts de fonctionnement élevés. Il est donc indispensable d'établir une liste des projets et investissements culturels prévus, avec un calendrier prévisionnel, et de faire apparaître dès aujourd'hui les coûts prévisibles qui y sont liés. Il est également nécessaire de prendre des décisions fermes et précoces afin d'éviter de dépenser des sommes considérables pour des projets qui ne seront pas réalisés ou qui seront réalisés de manière totalement différente.

Que faire ?

Le Conseil Consultatif de la Culture recommande donc au moins la mise en œuvre des moyens présentés dans les "autres besoins".

  • pour la promotion institutionnelle,
  • pour la dynamisation,
  • pour tous les fonds de projets du service culturel (ici, la demande va encore plus loin que les autres besoins) et
  • pour la planification du développement culturel

à décider.

Il s'agit entre autres

220.000 euros d'aide aux projets

30.000 euros de programme de soutien à l'éducation culturelle

20.000 euros Programme de soutien aux arts de la scène

694.100 euros Mise en œuvre des recommandations du jury pour le soutien institutionnel

135.000 euros Mise en œuvre de la dynamisation selon l'indice des prix pour l'aide institutionnelle

100.000 euros Fonds pour la planification du développement culturel

= 1.199.100 euros Augmentation des dépenses culturelles

Tous soulignent l'importance de l'art et de la culture

Plus les situations budgétaires seront difficiles, plus il sera important de veiller à ce que les automatismes existants ne conduisent pas à des inégalités et à un manque de clarté encore plus marqués, qui dresseraient les acteurs les uns contre les autres. Si la tendance des derniers budgets municipaux se poursuit, la scène indépendante sera "dévorée". Or, nous voulons que tous puissent survivre et vivre. D'une manière générale, plus le monde devient confus, plus le rôle de la culture en tant que médiateur et espace de discussion sociale, en tant qu'horloge de notre changement, devient important. Si ce rôle ne lui est pas accordé en raison d'un manque de financement, la culture ne peut plus jouer aucun rôle dans les transformations sociales.

Nous sommes convaincus que la demande du Conseil consultatif de la culture et sa réflexion décrivent de manière réaliste la situation réelle. Nous espérons qu'ils tiendront dûment compte des propositions et des réflexions lors des discussions budgétaires.

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